Livres ouverts biographie aide écriture

Revue littéraire

Vous découvrirez sur cette page quelques-uns des livres qui m’ont inspirée, émue, interrogée ; des textes, dont la plume ou l’histoire ne m’ont pas laissée indifférente.

biographie hospitalière Les Oubliés du dimanche

Les Oubliés du dimanche, Valérie Perrin

« Ils se sauvent souvent. Mais nous n’avons pas le droit de fermer les grilles, ce serait considéré comme un mauvais traitement envers nos résidents, un enfermement. Les anciens se sauvent, mais ils ne savent pas où aller. Ils ont oublié le chemin qui retourne vers avant. “Chez-eux” a été mis en vente pour payer les mensualités de leur séjour aux Hortensias. Leurs jardinières sont vides et leurs chats placés. Leurs chez-eux n’existent plus que dans leurs têtes, leurs bibliothèques personnelles. Ces bibliothèques où j’aime passer des heures. »

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Les silences des pères récit mémoire

Les silences des pères, Rachid Benzine

« Mon père, lui, n’a jamais quitté les coulisses. Il se tient là, sans dire un mot. Si je m’efforce de l’entendre, de faire résonner sa voix dans ma mémoire, aucun son, aucune intonation. (…). Ma mère était sa voix. Elle parlait pour lui, lisait au travers de ses non-dits, comprenait ses soupirs. On dit que c’est ça, l’amour. Je crois plutôt que c’était de la lâcheté. Une amputation volontaire, un choix – celui d’être assisté. »

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Roman mémoire Jacaranda Gaël Faye

Jacaranda, Gaël Faye

« Ce pays me troublait, m’effrayait, me répugnait. Partout, il y avait ces visages banals, ces gens normaux, ces hommes et ces femmes ordinaires capables d’atrocités inimaginables et qui étaient parmi nous, autour de nous, avec nous, vivant comme si rien de tout cela n’avait jamais existé. Et sous la terre que nous foulions tous les jours, dans les champs, dans les forêts, les lacs, les fleuves, les rivières, dans les églises, les écoles, les hôpitaux, les maisons et les latrines, les corps des victimes ne reposaient pas en paix. »

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Image livre les loyautés

Les Loyautés, Delphine de Vigan

« Ce sont des liens invisibles qui nous attachent aux autres – aux morts comme aux vivants –, ce sont des promesses que nous avons murmurées ou dont nous ignorons l’écho, des fidélités silencieuses, ce sont des contrats passés le plus souvent avec nous-mêmes, des mots d’ordre admis sans les avoir entendus, des dettes que nous abritons dans les replis de nos mémoires. »

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Image récit Soleil amer

Soleil amer, Lilia Hassaine

« Quand il allumait la télé, il regrettait malgré tout de ne voir personne comme lui. Aucune speakerine ne ressemblait à ses filles. Aucun journaliste à ses fils. Ils étaient invisibles. Invisibles, mais on ne parlait que d’eux. Cette année-là, Giscard instaurait l’aide au retour pour les Algériens : 10 000 francs. 10 000 francs, c’est ce à quoi avaient droit tous ces gens pour laisser derrière eux vingt ou trente ans de vie. Les citoyens étrangers non productifs, c’est-à-dire les chômeurs, après s’être usés pendant des années pour construire les routes, les canalisations et les immeubles, étaient invités à rentrer chez eux – sous-entendu, vous n’êtes pas chez vous. »

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pièce Art

Art, Yasmina Reza

« MARC : Cher ?
SERGE : Deux cent mille.
MARC : Deux cent mille ?…
[…]
SERGE : Mais mon vieux, c’est le prix. C’est un ANTRIOS !
MARC : Tu n’as pas acheté ce tableau deux cent mille francs !
SERGE : J’étais sûr que tu passerais à côté.
MARC : Tu as acheté cette merde deux cent mille francs ?! »

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Histoire Le vieil homme et la mer

Le vieil homme et la mer, Ernest Hemingway

« Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C’est ton droit. Camarade, j’ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi ; ça m’est égal lequel de nous deux tue l’autre. »

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Image biographie ajouter de la vie aux jours

Ajouter de la vie aux jours, Anne-Dauphine Julliand

« Dans un instinct de survie, on chasse les pourquoi, ceux qui rendent fous. On se concentre sur le comment. Comment faire ? Comment vivre ? Un matin sans courage, la phrase du cancérologue Jean Bernard résonne à la radio : “Ajouter de la vie aux jours, quand on ne peut ajouter des jours à la vie.” Elle éclaire notre chemin. Elle devient notre étoile dans le ciel d’encre. »

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Roman graphique à la vie

À la vie ! L’Homme étoilé

« C’est quoi pour toi les soins palliatifs ?
— Eh bien, je dirais que c’est tout ce qu’il reste à faire lorsqu’il n’y a plus rien à faire.
— Et que reste-t-il à faire lorsqu’il n’y a plus rien à faire ?
— Il reste à soulager la douleur, la souffrance, optimiser le confort, accompagner, soutenir… et puiiis… ajouter de la vie aux jours à défaut d’ajouter des jours à la vie… »

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Nouvelle ou recueil poétique - La première gorgée de bière

La première gorgée de bière, Philippe Delerm

« C’est presque toujours à cette heure creuse de la matinée où le temps ne penche plus vers rien. Oubliés les bols et les miettes du petit déjeuner, loin encore les parfums mitonnés du déjeuner, la cuisine est si calme, presque abstraite. Sur la toile cirée, juste un carré de journal, un tas de petits pois dans leur gousse, un saladier. On n’arrive jamais au début de l’opération. On traversait la cuisine pour aller au jardin, pour voir si le courrier était passé…
— Je peux t’aider ?
Ça va de soi. On peut aider. »

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Roman judiciaire fiction la petite menteuse

La Petite Menteuse, Pascale Robert-Diard

« Le plus dérangeant, dans toute cette affaire, n’est pas tant de savoir pour quelles raisons Lisa a menti, mais pourquoi tant de gens ont eu envie de la croire. Au fond, dans cette affaire, il n’y a pas de coupable, il n’y a que de bonnes intentions. »

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Nouvelle Inconnu à cette adresse

Inconnu à cette adresse, Kathrine Kressmann Taylor

« Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr. Maintenant, c’est lui qui, de fait, est le chef du gouvernement. Je doute que Hindenburg lui-même puisse le déloger du fait qu’on l’a obligé à le placer au pouvoir. L’homme électrise littéralement les foules ; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge est-il complètement sain d’esprit ? »

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écriture la décision

La Décision, Karine Tuil

« On passe des heures avec les mis en examen, […] au cours desquelles on manipule une matière noire, dure. A la fin de mon instruction, je dois déterminer si j’ai suffisamment de charges pour que ces individus soient jugés par d’autres. C’est une torture mentale : est-ce que je prends la bonne décision ? Et qu’est-ce qu’une bonne décision ? Bonne pour qui ? Le mis en examen ? La société ? Ma conscience ?»

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S’adapter, Clara Dupont-Monod

« Il se sentait à part. Il enviait ses camarades de classe insensibles à la pitié, à la beauté. Pourquoi aucun ne réagissait au vol d’un rapace, à l’évocation des rois chevaliers, au sourire de la dame de la cantine ? Se pouvait-il que les mouvements du monde ne fassent aucun bruit, ne rencontrent aucun écho ? »

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Essai Des intelligences très artificielles

Des intelligences très artificielles, Jean-Louis Dessalles

L’IA est-elle une menace pour l’humanité ? Pour B. Gates ou E. Musk par exemple, l’humanité court à sa propre perte en créant des machines intelligentes toujours plus sophistiquées, qui risquent à terme de nous contrôler, de prendre le pouvoir de l’humanité. Dans son essai, Jean-Louis Dessalles s’oppose à ce type de discours alarmiste.

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Image roman on était des loups

On était des loups, Sandrine Collette

« Parce qu’un enfant c’est une tâche immense, ça signifie s’occuper de quelqu’un d’autre que soi et je ne suis pas sûr qu’on en soit tous capables. C’est étrange que je n’aie jamais eu peur de rien, la nuit, l’avenir les bagarres ou les bêtes sauvages, alors qu’un gosse ça ne passe pas. Je ne sais pas comment lui parler, comment le nourrir, où mettre les mains pour le porter. »

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Abraham et fils, Martin Winckler

« Je vous vois hésiter devant cette maison-ci, et ça ne m’étonne pas. […] Je dois vous prévenir : vous allez peut-être sourire devant des phrases maladroites, froncer les sourcils en abordant des chapitres qui ne s’ouvrent pas très bien ou se referment de manière un peu brutale, vous heurter à des transitions qui semblent ne conduire nulle part. […] Avant de vous sentir chez vous, il vous faudra peut-être vous acclimater à ces bizarreries. Ça peut prendre un moment. D’autant que les histoires sont un peu en désordre. De loin, elles ressemblent à une grosse pelote de ficelles emmêlées. Mais ce sont mes histoires, je sais sur quel bout tirer pour les dérouler toutes. Et je sais par laquelle commencer. Celle d’un père et de son fils. »

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A la verticale de soi, Stéphanie Bodet

« Au fil d’une ultime arête, le sommet du mont Aiguille est là. Et avec lui, le sentiment que l’escalade se poursuit. Aux mouvements du corps succèdent ceux, plus subtils, de l’âme. L’élévation physique trouve son sens et culmine dans la beauté du paysage. » 

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